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La vie continue... avec une petite flamme qui nous éclaire Vivre le deuil après le décès de son bébé... |
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Voici sept mois que Marie nous a quittés... Il est temps de commencer à écrire, pour ne pas oublier, et peut-être pour vous aider, vous qui vivez un deuil, à vous sentir moins seul(e), à retrouver des émôtions communes, à croire que l'on peut s'en sortir... Avec le recul, on se revoit et on se demande comment on a eu la force de passer à travers tous ces moments terribles : apprendre l'impensable, revenir à la maison les bras vides, accomplir les formalités civiles, vivre l'enterrement, la montée de lait, entendre sans cesse le téléphone, répéter 100 fois la même histoire alors que l'on voudrait qu'elle n'ait jamais eu lieu... C'est vraiment une période terrible, d'autant plus que l'on a encore du mal a réaliser ce qui se passe vraiment. Le coeur saigne, on est comme amputé de soi-même, de ses projets, de son avenir. On voudrait mourir parfois, retrouve son bébé, le serrer contre soi... Ce moment qui ne devait être que du bonheur, qui se transforme subitement en drame immense, c'est tellement dur, tellement injuste. Nous sommes beaucoup sortis dans les semaines qui
ont suivi la mort de Marie. On voulait revivre vite, fort, effacer
quelque part les traces. Je tenais pour mon mari et mes enfants, eux
tenaient pour moi. J'avais une carapace terrible... On a été à un bal, à un
ou deux cocktails, à la réunion d'anciennes de l'école
où j'ai fait mes études, je suis retournée à la
piscine,... Il y a ensuite eu une période atroce de culpabilité, que
je ne me sens pas encore prête à raconter...
Perdre son enfant en fin de grossesse, alors que tout va bien, c'est
comme tomber du septième étage d'un immeuble : en bas,
on est comme un vase cassé en mille morceaux. On se sent complètement
fragile, vulnérable. Et puis, petit à petit, les morceaux
se recollent. Un jour, on éprouve un petit plaisir (tiens, on
est encore capable d'être heureux pour quelque chose ???). Le lendemain,
on se surprend à se réjouir (mais comment est-ce possible
?), à apprécier le bleu du ciel (mais il y a encore de
belles choses sur terre, pas possible !)...
J'ai été renvoyée de mon travail, et en fait ça
m'arrange car je souhaitais démarrer une toute nouvelle carrière
d'indépendante, me remettre complètement en question côté professionnel,
prendre de gros risques, me prouver que je serai capable de les surmonter,
comme ça je pourrai aussi surmonter la mort de Marie. En 6 mois, on parcourt pas mal de chemin, c'est vrai. Pas de nouvelle grossesse en vue pour le moment et peut-être jamais... C'est encore un deuil à faire, et je ne suis pas encore prête à le faire. On avance de trois pas, on recule d'un pas, mais au final, on avance... La Vie vaut la peine d'être vécue, malgré tout ! Quelques photos de nous juste après le décès de Marie...
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